Dans son numéro de juin, la revue Prescrire revient en détail sur la baisse de remboursement de plus de 600 médicaments annoncée par le gouvernement pendant le week-end de Pâques.
Pour la revue, il est normal de procéder régulièrement à un "nettoyage" des listes de médicaments autorisés et remboursés. Tous les médicaments ne se valent pas, et l'évolution des connaissances doit être prise en compte.
La revue déplore cependant que les gouvernements successifs décident de baisses de remboursement sans les expliquer, que les listes de médicaments moins remboursés comportent des erreurs, et que la politique du médicament qui les inspire soit pleine de contradictions.
Les mises à jour des listes devraient être transparentes et méthodiques. Lorsqu' un médicament présente une balance bénéfices-risques défavorable, il devrait être retiré du marché et pas seulement moins remboursé.
Ces baisses de remboursement, motivées par des raisons financières, sont conçues pour soulager un peu la facture pharmaceutique collective, alourdie par les prix très élevés des nouveaux médicaments. Mais la revue Prescrire conteste que les nouveaux médicaments doivent coûter forcément beaucoup plus cher que les anciens, surtout lorsqu'ils n'apportent aucun progrès thérapeutique.
Par exemple, un grand essai clinique comparant quatre classes de médicaments antihypertenseurs a conclu que le plus efficace en termes de réduction des complications cardiovasculaires, était le plus ancien et le moins cher : de 5 à plus de 15 fois moins cher. Où est la logique ?
©Prescrire 1er juin 2003
"Sécurité sociale" Rev Prescrire 2003 ; 23 (240) : 465. Télécharger (pdf, 87 Ko).
