Dans les pays pauvres, la mortalité périnatale (total des mort-nés et des nourrissons décédés avant 7 jours de vie) représente près de la moitié de la mortalité infantile (décès avant l'âge d'un an).
Dans son numéro de septembre, la revue Prescrire présente une vaste étude sur la morbidité périnatale menée en Afrique de l'Ouest (20 326 femmes enceintes suivies).
Selon cette étude, les principaux facteurs de risque de mortalité périnatale repérables dès le début de la grossesse étaient : un antécédent de décès d'un enfant peu après l'accouchement ; l'absence de partenaire ; un antécédent de plus de six grossesses ou de césarienne. Certains facteurs étaient repérables juste avant l'accouchement (hémorragie vaginale, hypertension au 8ème mois, etc.), ou seulement pendant le travail (hémorragie, fièvre, etc.).
Un point surprenant ressort de l'analyse : l'usage d'oxytocine (Syntocinon°) au cours de l'accouchement (en cas d'insuffisance des contractures musculaires) a été associé à un risque accru de décès périnatal. En Afrique de l'Ouest, dans les conditions actuelles des maternités, la balance bénéfices-risques de l'oxytocine est donc défavorable.
La forte mortalité périnatale ne peut être réglée que par un ensemble de mesures : dépistage prénatal, orientation des femmes les plus à risque vers les centres les plus qualifiés, amélioration des compétences et des possibilités de prise en charge des femmes.
Texte complet (pdf) : Cliquez ici
©Prescrire 1er septembre 2003
LIBRE "Mortalité périnatale en Afrique de l'Ouest : un exemple de médicalisation inadaptée" Rev Prescrire 2003 ; 23 (242) : 619-620. Télécharger (pdf, 108 Ko).