Dans son numéro de novembre, la revue Prescrire déplore qu'un nombre croissant de médicaments destinés aux soins ambulatoires soient uniquement disponibles dans les pharmacies hospitalières, où les patients doivent aller se les procurer (c'est la "rétrocession hospitalière").
En 2002, c'est une facture totale d'un peu plus d'un milliard d'euros qui a été remboursée au titre de la rétrocession hospitalière, soit 7 % de la dépense totale de pharmacie (+ 30,7 % entre 2001 et 2002). 30 % des achats de médicaments à l'hôpital étaient destinés en 2002 à être rétrocédés à des patients ambulatoires.
Dans son rapport sur la Sécurité sociale de 2002, la Cour des comptes avait souligné que la réserve hospitalière et la rétrocession "ne sont pas justifiées par l'intérêt des patients, mais commandées par celui de l'industrie pharmaceutique". En effet, le prix des médicaments est libre à l'hôpital, contrairement à celui des médicaments vendus en officine. Avec la rétrocession, les firmes pharmaceutiques bénéficient de la liberté des prix pour des médicaments remboursés à des patients non hospitalisés...
Tout ceci révèle une stratégie marketing efficace des firmes pour doper leurs chiffres d'affaires. Il est grand temps que les responsables politiques de la santé en France interviennent sur ce dossier.
Pour en savoir plus : Texte complet (pdf, 160 Ko)
©Prescrire 1er novembre 2003
LIBRE "Rétrocession hospitalière des médicaments : un passe-droit lucratif" Rev Prescrire 2003 ; 23 (244) : 779-780. Télécharger (pdf, 126 Ko).