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Antidépresseurs IRS et neuroleptiques "cachés" : une association piège

Les neuroleptiques "cachés", c'est-à-dire dont l'indication thérapeutique n'évoque pas leurs propriétés neuroleptiques, sont parfois responsables d'interactions médicamenteuses graves.

Les médicaments neuroleptiques sont des psychotropes surtout connus pour être utilisés dans des affections psychiatriques. Mais certains neuroleptiques dits "cachés" sont commercialisés dans des indications éloignées de la psychiatrie. Par exemple, derrière l'usage du métoclopramide (Primpéran° ou autre) et de la métopimazine (Vogalène°) dans le traitement symptomatique des nausées et des vomissements, se cachent deux neuroleptiques. Le libellé de leurs indications, qui n'évoque pas une affection psychiatrique, peut nuire au repérage par les patients et les soignants des propriétés neuroleptiques de ces médicaments, et par conséquent ne pas faire penser aux risques d'effets indésirables neurologiques auxquels ils exposent. Ces risques d'effets indésirables peuvent être majorés lorsque ces neuroleptiques sont associés à d'autres médicaments, notamment des psychotropes.
Dans son numéro de décembre, la revue Prescrire présente des observations du Centre régional de pharmacovigilance de Tours faisant état de troubles neurologiques liés à la prise concomitante d'un neuroleptique et d'un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine (alias IRS). Dans 6 cas sur les 37 rapportés, les neuroleptiques impliqués étaient des neuroleptiques "cachés" derrière un usage antiémétique : métoclopramide et métopimazine.

©Prescrire 1er décembre 2003

"Troubles extrapyramidaux sous IRS + neuroleptique" Rev Prescrire 2003 ; 23 (245) : 833. Télécharger (pdf, 81 Ko).