Le mot "switch" désigne la transformation par une firme pharmaceutique d'un médicament de prescription vendu sur ordonnance en un médicament d'automédication vendu sans ordonnance. Souvent la firme continue de commercialiser le médicament de prescription, et commercialise simultanément le même médicament pour l'automédication, sous un nom différent et à un prix élevé (le prix des médicaments non remboursables étant libre).
Le "switch" est un moyen de relancer un médicament qui se trouve concurrencé par de nouveaux médicaments ou de promouvoir un médicament bien connu du grand public.
Il est facile pour les firmes de réaliser un "switch" : en règle générale, l'autorisation de mise sur le marché d'un médicament "switché" est octroyée sur la base d'un dossier bibliographique, sans nouvelle évaluation clinique, puisqu'il s'agit d'un médicament connu, utilisé depuis longtemps dans la même indication.
Dans son numéro de décembre, la revue Prescrire dénonce un projet de modification de la réglementation européenne, conçu dans l'intérêt des firmes, qui consiste à interdire pendant un certain nombre d'années (jusqu'à trois ans) la mise sur le marché de génériques du médicament "switché". Le prétexte invoqué, mais injustifié, est la réalisation d'essais cliniques commandités par les firmes, qui ne sont en fait ni obligatoires ni utiles.
©Prescrire 1er décembre 2003
LIBRE "Point de vue de la Rédaction" Rev Prescrire 2003 ; 23 (245) : 827. Télécharger (pdf, 92 Ko).