Les cinq centres français interrégionaux de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales ont mis en place un réseau de surveillance des infections du foyer opératoire dans des services de chirurgie volontaires.
Sur les 162 151 interventions chirurgicales étudiées en 1999-2000, 3 129 patients ont eu une infection du site opératoire, soit 1,93 % des opérés. Parmi ces infections, 58,5 % étaient superficielles, 26,1 % étaient profondes, et 14,5 % concernaient une cavité, un organe ou un os. L'incidence des infections a varié de 0,27 % pour la chirurgie ophtalmologique à 3,89 % pour la chirurgie digestive.
Dans cette enquête, le taux d'infection a augmenté avec la durée de l'opération, l'âge du patient, l'urgence et le nombre de procédures chirurgicales.
Selon cette enquête, une personne sur 120 développe une infection postopératoire en dehors de tout facteur de risque particulier.
Dans son numéro de juillet-août, la revue Prescrire attire l'attention sur cette étude qui, même si elle n'est pas représentative de tous les services de chirurgie (le secteur privé y était sous-représenté), a l'intérêt d'évaluer le risque infectieux postopératoire en France. Un risque à prendre en compte dans les décisions d'interventions chirurgicales partagées avec le malade.
©Prescrire 1er juillet 2004
LIBRE "Infections nosocomiales du foyer opératoire" Rev Prescrire 2004 ; 24 (252) : 539. Télécharger (pdf, 83 Ko).