La connaissance des effets indésirables des médicaments repose notamment sur l'analyse du rôle des médicaments dans la survenue d'effets indésirables présumés notifiés par les professionnels de santé au système de pharmacovigilance. Dans son numéro de septembre, la revue Prescrire montre l'intérêt d'une notification directe par les patients.
À la suite d'une émission de la télévision britannique sur les effets indésirables de l'antidépresseur paroxétine (Deroxat° ou autre), la chaîne a reçu près de 1 400 témoignages sur ces effets. Des spécialistes du médicaments ont comparé ces informations aux notifications des professionnels de santé au système de pharmacovigilance britannique.
Les témoignages des patients ou de leurs proches ont permis de retrouver plusieurs dizaines de comportements violents sur soi ou autrui et de suicides (ou tentatives), effets indésirables aujourd'hui mieux connus de cet antidépresseur.
De nombreux patients ont témoigné de la difficulté à arrêter le traitement avec cet antidépresseur à cause de symptômes de sevrage dont une sensation d'"électricité dans la tête". Or cet effet indésirable pourtant gênant et fréquent était banalisé dans les notifications des professionnels de santé (qui utilisaient un terme non spécifique).
Cette expérience confirme l'utilité d'une notification directe par les patients des effets indésirables présumés, possibilité offerte par certains pays, mais pas la France.
©Prescrire 1er septembre 2004
LIBRE "Effets indésirables : la notification directe par les patients est utile" Rev Prescrire 2004 ; 24 (253) : 621-622. Télécharger (pdf, 92 Ko).
