La campagne de promotion des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) du groupe des "coxibs" fut l'une des plus tonitruantes des années 2000. Le célécoxib (Celebrex°) et le rofécoxib (Vioxx°) ont été complaisamment présentés comme les AINS de choix, car mieux tolérés au plan gastrique.
Seule fausse note dans ce concert de louanges, la revue Prescrire constatait que les comparaisons adéquates n'avaient pas été faites dans les essais cliniques et donc que la supériorité des coxibs n'était pas démontrée.
Les firmes ont néanmoins obtenu un prix très élevé pour ces médicaments, et Célébrex° par exemple représentait le 3ème poste de remboursement de l'Assurance maladie en 2001.
Dans son numéro de septembre, la revue Prescrire décrit comment la baudruche s'est progressivement dégonflée. Les essais cliniques les plus favorables aux coxibs ont été critiqués au niveau international après que l'on se soit rendu compte de leurs faiblesses méthodologiques voire de l'amputation d'une partie de leurs résultats. Pendant ce temps, les données de pharmacovigilance sur les coxibs se sont accumulées.
Les agences européenne et française du médicament précisent désormais officiellement que les coxibs n'ont pas une balance bénéfices-risques plus favorable que celle des autres AINS.
Les coxibs ont rapporté beaucoup d'argent aux firmes qui les commercialisent, sur la foi d'une supériorité aujourd'hui démentie. Quand ces firmes vont-elles rembourser le trop-perçu à l'Assurance maladie ?
©Prescrire 1er septembre 2004
LIBRE "Coxibs : remboursez !" Rev Prescrire 2004 ; 24 (253) : 579. Télécharger (pdf, 68 Ko).
