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Cancer colorectal : à quand un débat sur le dépistage en France ?

Les résultats d'un essai mené en Bourgogne chez 91 000 sujets pendant plus de 10 ans confirment l'intérêt d'un dépistage systématique du cancer colorectal. Il est grand temps d'ouvrir le débat en France sur la généralisation de ce dépistage.

Le cancer colorectal est fréquent : 36 000 nouveaux cas en France en 2000 et 16 000 décès. Son évolution est discrète et le diagnostic souvent tardif, alors que la tumeur dépasse déjà la paroi (moins de 40 % de survie à 5 ans). Pourtant, la plupart des cas sont précédés d'une lésion bénigne (l'adénome) que l'on peut enlever au cours d'une endoscopie.
Des essais cliniques conduits aux États-Unis d'Amérique, au Royaume-Uni et au Danemark ont montré qu'un dépistage de masse organisé en 2 temps (recherche de sang occulte, c'est-à-dire non visible dans les selles, puis exploration par coloscopie chez les sujets présentant du sang occulte) permet de réduire la mortalité par ce cancer d'environ 1 à 3 décès par an pour 10 000 sujets dépistés.
Les résultats publiés en 2004 d'un essai réalisé en Bourgogne pendant plus de 10 ans chez 91 000 personnes confirment ces données, avec 1,1 décès en moins par an pour 10 000 personnes dépistées.
Cela étant, la mortalité totale n'a été réduite dans aucun des essais. On manque de données précises sur les effets indésirables, notamment sur les risques de perforation digestive et de transmission du virus de l'hépatite C.
La revue Prescrire estime que les résultats bourguignons justifient un débat collectif sur l'éventuelle décision d'un dépistage de masse généralisé à toute la France.

©Prescrire 1er novembre 2004

"Dépistage de masse organisé du cancer colorectal : des résultats en France aussi " Rev Prescrire 2004 ; 24 (255) : 775-777. Télécharger (pdf, 143 Ko).