Au début des années 1980, bon nombre de médicaments antalgiques contenaient encore jusqu'à 8 substances aux effets divers, d'où leur surnom de "soupes" : anti-inflammatoires non stéroïdiens, opiacés, barbituriques, antihistaminiques H1, etc.
Malgré des mesures officielles "anti-soupes" dans les années 1980 et 1990, des médicaments antalgiques contiennent encore aujourd'hui en France 3, voire 4 substances. Quelques exemples : Actron° (aspirine + paracétamol + caféine), Polypirine° (aspirine + caféine + reine des prés), Migralgine° et Prontalgine° (paracétamol + caféine + codéine), Propofan° (paracétamol + caféine + dextropropoxyphène), Sédaspir° (aspirine + codéine + caféine) ou Céphyl°, qui peut être perçu comme une spécialité homéopathique, mais contient de l'aspirine et de la caféine à doses non homéopathiques. La caféine, omniprésente dans ces "soupes", n'a pas d'effet antalgique démontré, mais des effets excitants et anxiogènes.
Dans son numéro de décembre, la revue Prescrire épingle ces médicaments qui accumulent les inconvénients : risques d'effets indésirables et d'interactions médicamenteuses des divers composants ; risques d'interactions avec les apports alimentaires (alcool et caféine principalement) ; noms de marque peu évocateurs ; conditionnements souvent peu informatifs ; notices incohérentes, etc.
L'Agence française du médicament (Afssaps) semble ignorer le problème.
©Prescrire 1er décembre 2004
LIBRE "Point de vue de la Rédaction" Rev Prescrire 2004 ; 24 (256) : 827. Télécharger (pdf, 67 Ko).