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Arixtra° : un prix fort étonnant

Un médicament anticoagulant obtient un prix élevé bien que son apport en thérapeutique soit nul.

Jusqu'à présent en France, le prix des médicaments remboursés est fixé par le ministre de la santé, sur proposition du Comité économique des produits de santé, qui agit en concertation avec les firmes pharmaceutiques, et en principe en prenant en compte l'évaluation de l'"amélioration du service médical rendu" réalisée par la Commission de la transparence.
Dans son numéro de janvier, la revue Prescrire s'interroge sur les raisons qui ont pu pousser le Comité économique à accepter un prix élevé pour le fondaparinux (Arixtra°), un médicament sans bénéfice clinique démontré sur l'énoxaparine (Lovenox°), anticoagulant plus ancien de la même famille.
Une seule des indications officielles d'Arixtra° a obtenu de la part de la Commission de la transparence un avis favorable au remboursement (prévention après chirurgie de la hanche), et seulement pour la période du 19e au 23e jour de traitement. L'"amélioration du service médical rendu" a été considérée comme modeste, et seulement pour les patients de plus de 50 kg à fonction rénale préservée. Pour les 9 premiers jours de traitement, le fondaparinux expose même à "un surcroît de risque hémorragique" par rapport à l'énoxaparine.
In fine, alors que la Commission de la transparence a conclut qu' : "il n'est pas possible de préciser le bénéfice clinique apporté par le fondaparinux par rapport à l'énoxaparine", la firme commercialisant Arixtra° obtient un prix sensiblement supérieur à celui de l'énoxaparine.
À l'heure de la chasse "aux abus" dans le système de soins, ce prix élevé pour un médicament n'apportant pas de bénéfice thérapeutique ne donne vraiment pas le bon exemple.

©Prescrire 1er janvier 2005

"Fondaparinux en ville" Rev Prescrire 2005 ; 25 (257) : 15-16. Télécharger (pdf, 149 Ko).