Bien avant leur mise sur le marché, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de la famille dite des "coxibs" ont été promus par les firmes et dans les médias comme de "super aspirines" n'ayant pas les effets indésirables digestifs (ulcères de l'estomac, hémorragies digestives) des autres AINS.
Pourtant dès 2001 la revue Prescrire retenait de l'analyse du dossier clinique des coxibs que leur efficacité anti-inflammatoire n'était pas supérieure à celle des autres AINS, que leur avantage digestif était faible, et qu'il existait un risque cardiovasculaire pour certains d'entre eux.
Depuis, les données accumulées ont confirmé ces risques cardiovasculaires, et réduit encore l'avantage digestif.
Depuis le retrait du marché en septembre 2004 du rofécoxib (Vioxx°) à l'initiative de la firme, les agences du médicament ont retiré le valdécoxib (non commercialisé en France) pour effets cardiovasculaires et cutanés graves. L'agence suisse a retiré du marché le parécoxib, pour les mêmes motifs.
Dans son numéro de juillet-août, la revue Prescrire constate que le célécoxib (Célébrex°) est toujours sur le marché, avec de nouvelles contre-indications, alors même que certains essais cliniques montrent une surmortalité du même ordre que celle du rofécoxib.
La revue Prescrire a toujours conseillé à ses lecteurs de s'en tenir aux AINS classiques. Elle regrette l'insuffisance des agences du médicament et le maintien du célécoxib sur le marché, qui expose les patients à des risques injustifiés.

©Prescrire 1er juillet 2005

"Le célécoxib encore sur le marché : au profit de qui ?" Rev Prescrire 2005 ; 25 (263) : 512-513. Télécharger (pdf, 91 Ko).