La tibolone (Livial°) est commercialisée en France pour le traitement des troubles liés à la ménopause. Malgré des propriétés faisant craindre un effet cancérogène, notamment sur le sein et sur l'utérus, cette hormone de synthèse n'avait fait l'objet d'aucune étude comparative rigoureuse à long terme avant commercialisation. Dans son numéro de mars, la revue Prescrire rapporte les résultats de deux grandes études de suivi de femmes traitées par tibolone.
En 2004, les premiers résultats de la première étude, portant sur plus d'un million de femmes, ont montré un risque de cancer du sein 1,5 fois plus élevé environ sous tibolone, par rapport aux femmes n'ayant jamais utilisé d'hormonothérapie substitutive de la ménopause. En 2005, cette même étude a également mis en évidence un risque de cancer de l'endomètre (paroi de l'utérus) presque doublé chez les femmes traitées.
Une autre étude a montré que les femmes ayant utilisé la tibolone ont eu un risque environ deux fois plus élevé de cancer de l'endomètre par rapport aux femmes qui avaient utilisé une hormonothérapie substitutive de la ménopause oestroprogestative séquentielle.
Lorsqu'un traitement des troubles de la ménopause est nécessaire, il n'est pas justifié d'exposer les femmes à la tibolone qui n'a pas d'avantage prouvé en terme d'efficacité et d'effets indésirables sur les associations estroprogestatives, et expose par ailleurs à un risque d'accident vasculaire cérébral.
©Prescrire 1er mars 2006
"Tibolone : cancers du sein et cancers de l'endomètre" Rev Prescrire 2006 ; 26 (270) : 192-193. Télécharger (pdf, 85 Ko).
