Dans son numéro de mai, la revue Prescrire dresse un bilan du Réseau d'observation de la visite médicale qu'elle a mis en place en 1991 à la demande d'abonnés. L'idée en était simple : observer le discours des visiteurs médicaux (les "représentants de commerce" des firmes) et le comparer à l'information officielle sur les médicaments.
En pratique, quelques dizaines de médecins, renouvelés régulièrement et répartis dans au moins les deux tiers des régions françaises, remplissaient une fiche standard permettant d'évaluer les informations fournies par les visiteurs médicaux. La revue Prescrire décrit dans le détail les précautions méthodologiques prises pour assurer la valeur des enseignements quantitatifs d'un tel réseau de type "sentinelle".
Les bilans annuels de ce réseau ont fait apparaître les mêmes résultats : environ 25 % à 30 % des indications thérapeutiques annoncées par les visiteurs différaient des indications officielles, 15 % des posologies s'écartaient des recommandations officielles, et les risques liés au médicament n'étaient que rarement exposés : dans moins de 30 % des cas pour les contre-indications, les effets indésirables et les précautions d'emploi.
Cette constante dans le temps depuis 15 ans, malgré lois, codes de bonne conduite et autre "charte de la visite médicale", ont convaincu la revue Prescrire de mettre un terme à ce réseau. Pour mieux étudier d'autres moyens promotionnels dirigés vers les professionnels de santé et le public.
©Prescrire 1er mai 2006
"15 ans d'observation et un constat : rien à attendre de la visite médicale pour mieux soigner" Rev Prescrire 2006 ; 26 (272) : 383-389. Télécharger (pdf, 224 Ko).
