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Hypertension artérielle : quels seuils de définition de normalité ?

Définir des seuils de normalité pour estimer un risque ou décider d'une intervention thérapeutique n'a d'intérêt que si l'utilité de traiter à partir de ces seuils est bien prouvée.

Dans son numéro de décembre, la revue Prescrire dénonce le caractère mercantile de vastes campagnes dites d'"information du public" sur des "maladies", menées plus ou moins directement par des firmes pharmaceutiques.
Souvent, les seuils d'intervention thérapeutique dans ces "maladies" sont abaissés pour accroître la population considérée comme "malade", et "justifiant" alors leur traitement avec des médicaments commercialisés par les sponsors de ces campagnes.
C'est le cas par exemple de l'hypertension artérielle. La pression artérielle est une variable quantitative continue dont l'élévation est un indicateur de risque cardiovasculaire progressif. Mais ces corrélations statistiques ne suffisent pas pour définir des seuils au-delà desquels le rapport bénéfices-risques d'une intervention thérapeutique est favorable. Seuls des essais cliniques peuvent montrer en pratique quels sont les seuils d'intervention thérapeutique utiles pour les patients.
L'efficacité de certains médicaments antihypertenseurs sur la morbimortalité a été prouvée pour des seuils de 160/95 mm Hg chez les patients sans diabète ni complication, et de 140/80 mm Hg chez les diabétiques ou après accident vasculaire cérébral. On ne dispose pas actuellement de preuves pour des seuils inférieurs.

©Prescrire 1er décembre 2006

"Hypertension artérielle : quels seuils, pour quoi faire ?" Rev Prescrire 2006 ; 26 (278) : 843. Télécharger (pdf, 55 Ko).