Dans son numéro de février, la revue Prescrire précise que les papillomavirus humains regroupent plusieurs centaines de virus différents, à l'origine d'infections qui passent généralement inaperçues et sont latentes ou transitoires. Très répandus, certains de ces virus peuvent être à l'origine d'excroissances bénignes de la peau et des muqueuses notamment par transmission sexuelle. La plupart des lésions régressent spontanément.
En présence de facteurs favorisants, notamment une diminution de l'immunité, certaines lésions persistantes causées par des papillomavirus particuliers évoluent au fil des années vers des lésions précancéreuses ou des cancers. Le vaccin papillomavirus 6, 11, 16, 18 (Gardasil°) est dirigé contre les principaux papillomavirus responsables de ces lésions. Le vaccin protège à court terme les femmes non infectées vis-à-vis des lésions précancéreuses au niveau génital, mais on manque de recul pour démonter ou non son efficacité en prévention des cancers du col utérin. On ne connaît pas le taux minimum d'anticorps à considérer comme protecteur, ni la durée de l'immunité conférée. Mais les effets indésirables sont mineurs.
Au total la vaccination des jeunes femmes non encore infectées est cohérente, mais elle ne dispense ni du dépistage du cancer du col par frottis ni de l'utilisation du préservatif, utile contre toutes les infections sexuellement transmissibles. L'évaluation à long terme de ce vaccin est justifiée.
©Prescrire 1er février 2007
"Vaccin papillomavirus 6, 11, 16, 18 (Gardasil°)" Rev Prescrire 2007 ; 27 (280) : 89-93. Télécharger (pdf, 273 Ko).