Les professionnels de santé du monde entier sont habitués dès l'université à recevoir et à accepter des cadeaux des firmes de santé, ou à suivre des événements qu'elles sponsorisent, alors même qu'ils en reconnaissent le caractère intéressé et biaisé.
Dans son numéro de mars, la revue Prescrire salue l'initiative de l'université Stanford aux États-Unis d'Amérique, qui a adopté depuis octobre 2006 un code de conduite strict pour ses relations avec les firmes du domaine de la santé.
Les cadeaux ne sont plus acceptés, y compris lorsqu'ils sont "petits" : gadgets, stylos, échantillons de médicaments, petites fournitures, repas. La présence des représentants commerciaux des firmes et des visiteurs médicaux est interdite dans les lieux de soins, sauf sur rendez-vous et dans le cadre de formations à l'utilisation de matériels ou d'équipements. Les réunions d'information sur les nouveaux médicaments sont autorisées seulement avec la pharmacie hospitalière ou les comités du médicament, sur la base d'une seule visite. Les firmes ne sont plus autorisées à verser des bourses directement aux étudiants : ce sont les départements universitaires qui sélectionnent les étudiants et décident des thèmes de recherche. Etc.
Dans le domaine de l'éducation, beaucoup d'habitudes, bonnes ou mauvaises, se prennent tôt, en particulier en suivant l'exemple des aînés. Quelle sera la première université française à décider ne plus "faire comme tout le monde" et à couper le cordon ombilical avec les firmes ?
©Prescrire 1er mars 2007
LIBRE "Cadeaux des firmes : interdits à l'université Stanford" Rev Prescrire 2007 ; 27 (281) : 221-222. Télécharger (pdf, 119 Ko).