En France, un décès survient dans environ 1 % des grossesses, soit suite à une mort ftale, c'est-à-dire avant la naissance, soit suite à une interruption médicale de grossesse motivée par la découverte d'anomalies du ftus.
Dans son numéro d'avril, la revue Prescrire précise que les incisions pratiquées pour examiner les organes internes respectent le visage et les extrémités, et permettent une reconstitution intégrale du corps, sans trace apparente de l'examen, pour qu'il puisse être présenté ensuite aux parents qui le désirent.
Plusieurs études ont montré qu'en cas de décès ftal, le diagnostic établi grâce à l'autopsie du ftus apporte des informations utiles pour le diagnostic de la cause, et permet d'éliminer avec certitude certaines causes de décès. Lorsqu'une interruption médicale de grossesse est décidée pour suspicion d'anomalies ftales, l'autopsie est rarement normale. Le diagnostic établi avant l'interruption est parfois modifié, certaines anomalies n'ayant pas été détectées ou étant de gravité différente.
Au total, l'autopsie ftale apporte un diagnostic dans 20 % à 30 % des morts ftales. Elle apporte des informations complémentaires dans un tiers des cas environ et identifie parfois des anomalies non identifiées à l'échographie. Elle peut influencer les conseils donnés aux parents en vue d'une future grossesse, notamment par l'estimation de la probabilité de récidive, et pour le suivi des grossesses ultérieures.
La revue insiste sur l'importance de bien expliquer aux parents l'intérêt de l'autopsie ftale, et de leur communiquer les résultats de manière claire et compréhensible.
©Prescrire 1er avril 2007
"Autopsie fœtale" Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) : 282-285. Télécharger (pdf, 201 Ko).