Selon une enquête menée en France en 2004, une personne sur 10 déclarait ne pas avoir de couverture maladie complémentaire (malgré la CMU complémentaire) et 13 % déclaraient avoir renoncé à des soins.
Les artisans, les employés de commerce et les ouvriers sont les moins protégés par une couverture complémentaire (1,3 moins que la moyenne). Les agriculteurs, les cadres, les employés administratifs sont les mieux couverts : 1,5 fois mieux que la moyenne.
28 % des personnes sans couverture maladie complémentaire déclarent avoir renoncé à des soins, contre 18 % des bénéficiaires de la CMU complémentaire et 12 % des bénéficiaires d'une couverture maladie complémentaire.
Les renoncements (ou reports, ou arrêts en cours de traitement) concernent surtout la santé bucco-dentaire (soins, prothèses, orthodontie) et les lunettes, mais aussi des soins de médecins spécialistes ou généralistes, et des examens d'imagerie. Quel que soit le type de soins, ce sont surtout les femmes, les personnes sans couverture maladie complémentaire, et les ménages d'employés et d'ouvriers non qualifiés, qui renoncent le plus souvent.
Ce constat de renoncement aux soins, pour une part non négligeable de la population, incite à réfléchir à l'efficacité globale du système de soins qui laisse de côté des personnes fragiles, et à l'impact potentiel de nouvelles "franchises."
©Prescrire 1er septembre 2007
"Renoncements aux soins par insuffisance de revenus" Rev Prescrire 2007 ; 27 (287) : 699. Télécharger (pdf, 77 Ko).
