Depuis 2001, les pouvoirs publics ont mis en place en France un programme national de prévention des maladies chroniques au travers de l'alimentation : le programme national nutrition santé (PNNS). Ce programme vise notamment à augmenter la consommation de fruits et légumes (5 portions par jour), de calcium, de glucides (à la place des lipides), augmenter l'activité physique quotidienne, réduire la consommation d'alcool, réduire le nombre de personnes en surpoids ou obèses, prévenir la sous-nutrition chez les personnes âgées, etc.
Dans son numéro de septembre, la revue Prescrire souligne, qu'à quelques exceptions près (interdiction des distributeurs d'aliments et de boissons dans les écoles), le PNNS vise essentiellement à modifier le comportement des consommateurs, par des campagnes d'information (brochures, affiches, etc.), plutôt que les pratiques des professionnels de l'agroalimentaire.
L'impact réel du PNNS reste difficile à démontrer. La consommation de fruits et légumes par exemple a encore baissé entre 1999 et 2004, et l'obésité se développe chez les enfants. Il faut dire que les moyens d'information du PNNS sont sans commune mesure avec le matraquage publicitaire de l'industrie agroalimentaire.
Les publicités pour des produits alimentaires sucrés, gras ou salés comportent désormais des messages sanitaires. Sont-elles moins efficaces pour autant ? Le risque est que l'existence de tels programmes, bienvenus mais insuffisants, ne rassure à tort la population et les élus sur les risques encourus et les solutions nécessaires.
©Prescrire 1er septembre 2007
"Le Programme national nutrition santé : positif mais insuffisant" Rev Prescrire 2007 ; 27 (287) : 704-707. Télécharger (pdf, 139 Ko).
