Dans le classement 2006 des médicaments remboursés par le régime général de l'Assurance maladie, l'association contre la douleur dextropropoxyphène + paracétamol a été au deuxième rang des médicaments les plus prescrits, avec environ 48 millions de boîtes, derrière le paracétamol seul (192 millions).
Surprenant classement, quand d'autres pays (Angleterre, Suède et Suisse notamment) ont décidé de retirer du marché cette association, en raison de ses risques. Le dextropropoxyphène expose les patients à des risques de dépression respiratoire, de perturbation de la conduction cardiaque, voire de décès, notamment en cas d'insuffisance rénale et chez les patients âgés.
Dans son numéro d'octobre, la revue Prescrire déplore que la Commission française de la transparence (chargée de donner un avis sur le remboursement des médicaments) ait conclu que l'association dextropropoxyphène + paracétamol apportait un service médical rendu important, tout en disant ne pas disposer de comparaison de son effet antalgique par rapport au paracétamol seul. Quant aux effets indésirables, la commission a simplement fait remarquer qu' "aucun risque pour la santé publique comparable à celui observé au Royaume-Uni et en Suède n'a été identifié en France".
Pour la revue au contraire, la France devrait retirer du marché cette association : quand un médicament n'a pas d'avantage prouvé mais des risques probables ou avérés, les pouvoirs publics ont à protéger les patients et non les intérêts des firmes.
©Prescrire 1er octobre 2007
"Dextropropoxyphène + paracétamol" Rev Prescrire 2007 ; 27 (288) : 735. Télécharger (pdf, 74 Ko).
