En 2006, la revue Prescrire a effectué une synthèse approfondie de l'évaluation de la balance bénéfices-risques du dépistage par mammographies des cancers du sein. Dans son numéro d'octobre, la revue rapporte les nouvelles données publiées depuis, qui confirment les limites du dépistage mammographique.
Un essai a été mené au Royaume-Uni chez environ 160 000 femmes âgées de 39 ans à 49 ans suivies pendant plus de 10 ans. Il n'a pas montré de diminution statistiquement significative de la mortalité par cancer du sein. De nombreux cancers de petite taille sont détectés, à l'origine d'angoisse, d'examens et de traitements parfois agressifs, alors qu'environ 25 % de ces cancers sont très probablement peu ou pas dangereux. Environ 25 % des cancers du sein restent diagnostiqués entre 2 sessions de dépistage, et certains le sont par l'examen clinique. Par ailleurs, l'irradiation répétée des seins favorise elle-même les cancers.
Globalement, au mieux, pour 2 000 femmes âgées de 50 à 69 ans dépistées pendant 10 ans, une a sa vie prolongée ; 10 femmes en bonne santé qui n'auraient pas été déclarées atteintes d'un cancer en l'absence de dépistage sont diagnostiquées comme ayant un cancer du sein et traitées inutilement.
Les femmes ont le droit d'être mieux informées des limites du dépistage des cancers du sein par mammographie.
©Prescrire 1er octobre 2007
"Dépistage mammographique des cancers du sein (suite)" Rev Prescrire 2007 ; 27 (288) : 758-762. Télécharger (pdf, 187 Ko).
