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Système de soins : payés à quoi faire ?

Il est temps de faire évoluer le système de santé vers des rémunérations des soignants qui favorisent la qualité, au lieu de favoriser le nombre d'actes et les activités les plus lucratives.

Dans son numéro de novembre, Prescrire déplore que le mode de rémunération des soignants aujourd'hui en France ne favorise pas la qualité mais le volume d'activité. Ainsi les pharmaciens titulaires d'officine sont essentiellement rémunérés au pourcentage de leurs ventes. Rien n'est institué en contrepartie de l'éducation ou de l'information du patient. Rien de proportionnel au temps consacré à améliorer la qualité du soin. Par exemple au travail de vérification de l'absence d'interaction dangereuse dans les traitements. Ou au temps passé à prévenir, déceler et signaler les effets indésirables des médicaments. Aucune incitation à modérer la médicamentation des patients.
Le mode de rémunération des médecins en exercice libéral ne les pousse pas non plus à la qualité. Renouvellement banal ou complexe d'ordonnance au long cours, gestion d'une crise difficile, prise en charge d'une détresse psychologique, autonomisation d'un patient atteint d'une maladie chronique, temps consacré à l'éducation thérapeutique, moment d'empathie : tout cela est payé au tarif standard d'une vingtaine d'euros l'unité.
La question "payés à quoi faire" s'applique aussi aux autorités politiques et aux diverses agences "de tutelle" de la santé.
Il est temps d'évoluer vers des rémunérations et des organisations du travail qui favorisent la qualité des soins et leur accessibilité financière pour les patients.

©Prescrire 1er novembre 2008

LIBRE "Payés à quoi faire ?" Rev Prescrire 2008 ; 28 (301) : 801. Télécharger (pdf, 31 Ko).