Le système de financement de la recherche biomédicale par la vente de produits protégés par des brevets est inadapté à de nombreux besoins, notamment ceux des pays démunis. Des recherches nécessaires n'ont pas lieu par manque de demande solvable, et des produits de santé sont mis sur le marché à un prix inabordable pour de très nombreux patients.
Les États membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont réagi en mai 2008 en adoptant une "stratégie et un plan d'action mondiaux pour la santé publique, l'innovation et la propriété intellectuelle". Il s'agit d'identifier les besoins et les priorités de santé des personnes vivant dans les pays démunis, de renforcer les capacités de recherche au Nord comme au Sud, d'améliorer la diffusion et l'accessibilité de l'innovation, de mobiliser des financements supplémentaires, etc.
La résolution est caractérisée par une grande ouverture à de nouveaux mécanismes d'incitation à la recherche, déconnectés du marché : accès facilité à des bases de données sur les brevets et les substances, mise en commun de brevets, investigation de nouveaux mécanismes de financement, Traité international sur la recherche en santé, etc.
Le Nord, comme le Sud, ont besoin de nouveaux systèmes d'incitation à la recherche en santé. Qui partent des besoins, et non du marché, et permettent à tous les malades d'avoir accès sans délai aux progrès thérapeutiques réels.
©Prescrire 1er novembre 2008
LIBRE "Recherche essentielle en santé : l'OMS enfin mandatée" Rev Prescrire 2008 ; 28 (301) : 857. Télécharger (pdf, 80 Ko).
