Avec les grands froids de l'hiver, les personnes sans domicile fixe font souvent la "une" de l'actualité, surtout lorsqu'une d'elles meurt de froid dans la rue ou dans un abri de fortune.
Vouloir changer les choses est une question de choix. Comment organiser la société pour empêcher le risque d'exclusion, et pour que les personnes vulnérables ne soient pas entraînées dans un cercle vicieux d'auto-exclusion ? Quelles sommes d'argent sommes-nous prêts à consacrer à, par exemple, la rénovation des habitats insalubres ? ou à la mise à disposition de lieux d'hébergement décents dans l'attente d'un logement digne de ce nom, quand le froid vient compliquer un peu plus les conditions d'existence de certaines personnes socialement fragilisées ?
Prescrire, dans son numéro de décembre, s'étonne que le système social inverse les priorités, en se posant la question de la prise en charge au prix fort d'une énième ligne de chimiothérapie aux résultats cliniques très incertains, ou du remboursement d'un implant pour des considérations purement esthétiques, avant de se poser celle de la prise en charge des personnes les plus démunies, notamment pendant l'hiver.
Quelques dizaines de millions d'euros suffisent pour mettre à l’abri des dizaines de milliers de personnes, dans un lieu d'hébergement bien chauffé, pendant plus d’un mois.
Une somme modique, rapportée à de nombreuses dépenses critiquables dans le domaine de la santé, ou aux fonds avancés pour "sauver" une seule banque.
©Prescrire 1er décembre 2008
LIBRE "Choix" Rev Prescrire 2008 ; 28 (302) : 881. Télécharger (pdf, 29 Ko).
