Dans son numéro de décembre, Prescrire déplore la lenteur des autorités de santé européennes et françaises qui, après avoir autorisé le rimonabant (Acomplia°) en dépit d'une balance bénéfices-risques défavorable, recommandent enfin de ne plus utiliser ce médicament coupe-faim.
En 2006, une autorisation de mise sur le marché européenne avait été accordée en Europe au rimonabant, alors que son efficacité démontrée était très modeste (quelques kilos en moins) et que des effets indésirables neuropsychiques étaient mis en évidence dans les essais cliniques (dépressions, risques suicidaires). L'agence du médicament des États-Unis d’Amérique a refusé la commercialisation du rimonabant.
Face aux effets indésirables graves et aux décès rapportés après la commercialisation, les actions des agences du médicament se sont d’abord limitées à l’ajout de contre-indications ou de recommandations, et à la mise en place d’un "plan de gestion des risques", laissant des milliers de patients exposés à des risques graves. À la demande expresse de Prescrire, les Agences européenne (EMEA) et française du médicament ont donné accès aux bilans des effets indésirables du rimonabant, montrant la survenue de centaines d’effets indésirables alarmants, notamment des troubles neuropsychiques, des idées suicidaires fréquentes, et même quelques décès par suicide.
En octobre 2008, l’EMEA a enfin demandé la suspension du rimonabant, soit deux longues années pour se ressaisir.
©Prescrire 1er décembre 2008
"Rimonabant" Rev Prescrire 2008 ; 28 (302) : 897. Télécharger (pdf, 437 Ko).