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Médicaments : que le doute bénéficie au patient !

Au moment de la mise sur le marché des médicaments, quand la balance bénéfices-risques n'est pas très claire, le doute bénéficie trop souvent aux firmes, plutôt qu'aux patients.

Quand le rimonabant (ex-Acomplia°) a été autorisé dans l'Union européenne en 2006, on en savait en réalité déjà assez pour décider de ne pas l'employer.Derrière le battage promotionnel, on constatait une balance bénéfices-risques défavorable dans le sevrage tabagique. L'effet sur le poids corporel était manifestement limité à la perte temporaire de quelques kilos. Une influence sur les complications cliniques du diabète était pure hypothèse.
Par contre, des données préoccupantes en termes d'effets indésirables, notamment psychiques, étaient déjà consignées dans le dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché. Au point que la mise sur le marché étatsunien n'a pas été autorisée.
On pouvait bien sûr espérer que quelque chose finirait par émerger des essais en cours ou annoncés. Mais on devait aussi s'inquiéter légitimement de l'ampleur des troubles psychiques engendrés par une large diffusion de ce psychotrope dans la population.
Dans le doute, les autorités européennes ont d'abord choisi de privilégier la firme. Ensuite elles ont mis deux ans à se ressaisir, avant de se décider à suspendre l’autorisation du rimonabant.
Prescrire regrette que le doute n'ait pas bénéficié d'abord aux patients. Un choix des agences qui ne s'arrête malheureusement pas avec le rimonabant, et que Prescrire regrette pour deux autres médicaments dans son seul numéro de décembre.

©Prescrire 1er décembre 2008

LIBRE "Le mot de Gaspard : Bénéfice du doute" Rev Prescrire 2008 ; 28 (302) : 885. Télécharger (pdf, 215 Ko).