De plus en plus fréquente dans les pays riches, l’obésité expose notamment à un risque accru de diabète, d’hypertension artérielle, de divers cancers, d’arthrose du genou et d’apnées du sommeil. Des médicaments sont commercialisés dans l’amaigrissement ; nombre d’entre eux ont été retirés du marché en raison de leurs effets indésirables.
Dans son numéro de mars, Prescrire déplore la mise à disposition sans ordonnance de l’orlistat (Alli°) à 60 mg par gélule. Déjà commercialisé sur prescription dans le traitement de l’obésité à la dose de 120 mg sous le nom de Xenical°, l’orlistat apporte un bénéfice au mieux minime (3 kg en 6 à 12 mois de traitement), en complément des mesures non médicamenteuses. Et cela au prix d’effets indésirables fréquents, notamment digestifs (pertes anales graisseuses, diarrhées parfois sanglantes, incontinences fécales, douleurs abdominales), de troubles liés à une diminution de l’absorption de vitamines, de risques d’interactions médicamenteuses (notamment avec les contraceptifs oraux) et de rares cas de pancréatites et d’hépatites.
Prescrire déplore la décision des autorités de santé de rendre l’orlistat accessible sans ordonnance, alors que sa place est marginale dans la prise en charge de l’obésité.
Il est possible d’aider les patients obèses à maigrir sans médicament, en proposant un régime alimentaire équilibré et modérément hypocalorique, sans rigueur excessive, une augmentation de l’activité physique et un soutien personnalisé, à type de thérapie comportementale.
©Prescrire 1er mars 2009
"Orlistat à demi-dose sans ordonnance (Alli°)" Rev Prescrire 2009 ; 29 (305) : 175. Télécharger (pdf, 82 Ko).
