En décembre 2008, la Commission européenne a publié des propositions de nouveaux textes juridiques refondant la pharmacovigilance en Europe.Malgré de récents désastres de santé publique dus à des effets indésirables de médicaments, de nombreuses mesures proposées par la Commission sont de nature à affaiblir le système de pharmacovigilance européen, au lieu de le renforcer : généralisation d’autorisations de mise sur le marché prématurées ; fin de l’obligation du financement public des activités de pharmacovigilance ; renforcement de la mainmise des firmes sur l’interprétation des données mais aussi sur leur recueil, menaçant de disparition les systèmes publics de pharmacovigilance des États membres ; organisation de la dilution des données, centralisées au niveau européen dans une mégabase inexploitable, etc.
Le principe sous-jacent à la proposition de confier la pharmacovigilance aux firmes semble être de les responsabiliser sur les effets indésirables de leurs médicaments. Pourtant l’expérience prouve abondamment que les firmes sont dans une position intenable de conflits d’intérêts quand on leur confie des responsabilités d’évaluation de leurs médicaments et d’information sur leurs effets, avant ou après mise sur le marché.
Dans son numéro de septembre, Prescrire publie sur le sujet un texte largement inspiré de l’analyse et des propositions d’améliorations du Collectif Europe et Médicament, auquel Prescrire participe activement.
©Prescrire 1er septembre 2009
"Pharmacovigilance : la Commission européenne oublie l'intérêt général" Rev Prescrire 2009 ; 29 (311) : 696-702. Télécharger (pdf, 218 Ko).