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Publicité pour des médicaments : trois interdictions

Ce mois-ci : Erbitux°, Exforge° et Tareg°, Solacy°. Articles publicitaires de revues médicales, professeurs de médecine cautionnant des informations publicitaires : le mélange des genres persiste, au détriment d'une information fiable.

En France, les publicités de médicaments destinées aux professionnels de santé ne font pas l'objet d'un contrôle avant publication, mais seulement après. Les sanctions sont rares et se limitent le plus souvent à une interdiction qui intervient après que la campagne publicitaire soit terminée. Prescrire est le seul média des professionnels de santé à relayer systématiquement ces interdictions publiées au Journal Officiel français, et donc les soignants non abonnés à Prescrire ignorent que certaines "informations" qu'ils ont lues ou écoutées, voire mémorisées, ont été interdites par l'Agence du médicament.

Depuis notre précédent signalement de publicités pharmaceutiques destinées aux professionnels de santé interdites par l'Agence française des produits de santé (Afssaps) (1), trois nouvelles publicités ont été sanctionnées. Parmi les motifs détaillés de ces interdictions, retenons :

Erbitux° (cétuximab), corrélation trompeuse : « (...) ces documents présentent (...) la conclusion : "Erbitux + RT [radiothérapie] : l'intensité du rash acnéiforme est corrélée à la durée de la survie globale" (...) ; les résultats du critère principal (la durée du contrôle locorégional) et du second critère secondaire (la survie sans progression) appliqués aux sous-groupes déterminés en fonction de la sévérité du rash acnéiforme, ne sont pas superposables à ceux de la survie globale tels que figurant dans l'EPAR d'Erbitux, et ne sont pas présentés dans ce document, ce qui ne donne pas un reflet objectif de l’efficacité du traitement selon l'intensité du rash expérimenté ; (...) ».

Exforge° (valsartan + amlodipine) et Tareg° (valsartan), présentation trop flatteuse par des leaders d'opinion : « (...) il ressort de cette description que les indications et bénéfices attribués au valsartan associé ou non à l'amlodipine (Tareg et Exforge) ne sont pas validés par leur autorisation de mise sur le marché ; (...) la présentation des résultats des études précitées cautionnée par des propos de professionnels de santé reconnus est non objective ; (...) ».

Solacy° (vitamine A + L cystine + soufre + levure Saccharomyces cerevisiae), extension abusive d'indication : « (...) cette communication, axée principalement sur les propriétés immunostimulantes de la vitamine A justifiant son administration dans des indications telles que la rougeole, les diarrhées infectieuses, le VIH ou le paludisme, n’est pas conforme à l'autorisation de mise sur le marché de Solacy dont l'indication se limite à "Traitement symptomatique d'appoint des affections rhinopharyngées de l'adulte" ; (...) ».

©Prescrire 15 septembre 2010

"Publicité : trois interdictions" Rev Prescrire 2010 ; 30 (323) : 666-667. (pdf, réservé aux abonnés)

Références :
1- Prescrire Rédaction "Publicité : sept interdictions" Rev Prescrire 2010 ; 30 (318) : 259-261.
2- Décision du 30 novembre 2009 publiée au Journal Officiel du 2 février 2010. Site www.legifrance.org consulté le 7 mai 2010 : 2 pages.
3- Décision du 31 décembre 2009 publiée au Journal Officiel du 25 mars 2010. Site www.legifrance.org consulté le 7 mai 2010 : 3 pages.
4- Décision du 21 janvier 2010 publiée au Journal Officiel du 25 mars 2010. Site www.legifrance.org consulté le 7 mai 2010 : 2 pages.

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Pour en savoir plus :
 
Sept publicités
de médicaments interdites
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Publicités de
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