En août 2010, l’Agence étatsunienne des médicaments (FDA) a renouvelé ses mises en garde contre l’utilisation de la quinine dans les crampes (Hexaquine° ou autre). Aux États-Unis d’Amérique, la quinine n’est plus autorisée pour cet usage depuis 1995, du fait d’effets indésirables disproportionnés avec une maigre efficacité.
De 2005 à 2008, 38 cas d’effets indésirables graves imputés à la quinine ont été notifiés à la FDA. 25 patients avaient pris la quinine pour des crampes ou un syndrome des jambes sans repos.
21 patients ont eu une thrombopénie (diminution du nombre des plaquettes du sang, qui servent à la formation des caillots en cas de plaie). Deux patients sont morts de purpura thrombocytopénique thrombotique et d’hémolyse. La numération de plaquettes, connue dans 18 cas, a révélé un nombre très réduit de plaquettes. 12 patients ont saigné.
En France pourtant, en 2010, des médicaments à base de quinine sont encore commercialisés pour les crampes ; ce qui fait courir aux patients des risques graves et injustifiés.
©Prescrire 1er décembre 2010
"Quinine et crampes : des risques mortels" Rev Prescrire 2010 ; 30 (326) : 905. (pdf, réservé aux abonnés)