En France, après plus de 45 ans de commercialisation, le retrait du marché des médicaments à base de dextropropoxyphène + paracétamol (Di-Antalvic° ou autre) est enfin programmé pour mars 2011.
La balance bénéfices-risques du dextropropoxyphène est défavorable. Son association avec le paracétamol n’a pas de supériorité antalgique démontrée sur le paracétamol seul. Outre la dépendance à un opioïde, elle expose à des risques disproportionnés : convulsions ; troubles cardiaques, en particulier chez les personnes âgées et les insuffisants rénaux. Des décès, même en cas de faibles surdoses suite à une intoxication volontaire ou non, ont ainsi été rapportés.
L’expérience de divers pays tels que la Grande-Bretagne, la Suède et la Suisse, qui ont retiré depuis plusieurs années ce médicament de leur marché, ou encore de certains établissements de santé en France, tel le CHU de Toulouse, a montré qu’il est possible de soulager les patients sans utiliser cette association à risques.
Quand l’ajout d’un opioïde faible est justifié, notamment après échec du paracétamol seul, mieux vaut préférer la codéine, dont la balance bénéfices-risques est la plus acceptable, malgré ses limites. Le tramadol (non associé dans Topalgic° ou autre ; associé au paracétamol dans Ixprim° et Zaldiar°) est à éviter, en raison notamment d’un surcroît de troubles neuropsychiques (dont des convulsions), respiratoires et cardiovasculaires, et d’hypoglycémies.
©Prescrire 1er mars 2011
"Arrêts de commercialisation" Rev Prescrire 2011 ; 31 (329) : 185. (pdf, réservé aux abonnés)