La prise en charge des patients dépendants à l’héroïne comporte des traitements substitutifs par buprénorphine (Subutex° ou autre) ou méthadone par voie orale, avec un accompagnement psychologique et social. Cependant, certains patients ne parviennent pas à arrêter leur consommation d’héroïne.
La prescription médicale d’héroïne n’est pas autorisée en France mais elle l’est dans d’autres pays tels que l’Allemagne, le Canada, l’Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse.
8 essais menés chez plus de 2 000 patients continuant à consommer de l’héroïne malgré un traitement de substitution par méthadone bien conduit ont montré que l’héroïne prescrite et injectée dans un cadre strict sous surveillance médicalisée aide à arrêter la consommation de drogues illicites (et la délinquance éventuellement associée), sans diminution de la demande de sevrage.
Ils ont montré aussi la nécessité de la mise en place d’une organisation prenant en compte les effets indésirables de l’héroïne : les prises associées de médicaments ou d’autres drogues sont à évaluer soigneusement, notamment le risque d’overdose maîtrisable par l’injection d’un antidote, sans nécessité d’hospitalisation.
Pour les patients qui ne parviennent pas à arrêter leur consommation d’héroïne malgré une prise en charge médicale, psychologique et sociale, la prescription médicale d’héroïne est un des moyens pragmatiques utiles actuellement proposés dans certains centres de soins européens.
©Prescrire 1er mars 2011
"Héroïne sur prescription et sous surveillance médicalisée : pour certains patients" Rev Prescrire 2010 ; 31 (329) : 210-211. (pdf, réservé aux abonnés)