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Dégénérescence maculaire liée à l’âge : données insuffisantes pour le bévacizumab

La balance bénéfices-risque du bévacizumab (Avastin°) est trop mal évaluée par rapport au ranibizumab (Lucentis°). Son utilisation est à réserver aux essais cliniques.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge, notamment la forme dite "humide", est à l’origine d’une perte de vision parfois sévère. Dans certains cas (lésions à prédominance visible), la photothérapie dynamique après injection de vertéporfine (Visudyne°) est le traitement de première ligne et permet de limiter la perte de vision chez environ 50 % des patients 2 ans après le début du traitement.

En cas d’échec ou d’impossibilité de recours à ce traitement, ou en cas de lésions occultes, le ranibizumab (Lucentis°) est un traitement qui a une certaine efficacité chez la plupart des patients, mais au prix d’effets indésirables parfois graves, oculaires et cardiovasculaires.

Le bévacizumab (Avastin°) est commercialisé dans le traitement intraveineux de divers cancers, et non pour traiter la dégénérescence maculaire liée à l’âge, mais, du fait de son prix moindre, il est fréquemment utilisé dans cette situation, à des doses beaucoup plus faibles et par voie intraoculaire. Son évaluation limitée montre que l’évolution de l’acuité visuelle est meilleure qu’avec la vertéporfine.

Mais sa présentation (grosse quantité pour la voie veineuse) inadaptée à cet usage (petite quantité pour l’injection dans l’œil) impose des manipulations posant des problèmes de stabilité, d’asepsie et de conservation.

On ne connaît pas la dose ni le schéma d’administration optimaux. On ne sait pas non plus si sa balance bénéfices-risques est meilleure que celle du ranibizumab. Le profil d’effets indésirables du bévacizumab dans ces conditions est mal connu, probablement voisin à celui du ranibizumab.

L’évaluation de la balance bénéfices-risques du bévacizumab dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge est trop limitée, son utilisation est à réserver aux essais cliniques, afin d’obtenir de meilleures données.

©Prescrire 1er mai 2011

"Bévacizumab (Avastin°) et dégénérescence maculaire liée à l’âge. Pas assez de données de fort niveau de preuves" Rev Prescrire 2011 ; 31 (331) : 335-340. (pdf, réservé aux abonnés)

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Voir aussi :

Ranibizumab - Lucentis°.
Dégénérescense maculaire :
en 2e ligne à cause des risques
Rev Prescrire 2007 ;
27 (284) : 414-417.
Pdf, réservé aux abonnés
 
Dégénérescence maculaire :
photothérapie, voire ranibizumab
chez certains patients
(Juin 2007)
Accès libre

Ce que firmes veulent
Rev Prescrire 2007 ;
27 (284) : 421.
Pdf, accès libre