La consommation de cannabis, alias chanvre indien, concerne entre autres des adolescents et des adultes jeunes. Le cannabis traverse le placenta, et ses effets au cours de la grossesse sont difficiles à évaluer, en raison notamment de sa consommation cachée car illicite. De plus, certaines substances nocives telles que alcool, tabac, médicaments psychotropes, cocaïne, ecstasy, amphétamines ou assimilés, etc., sont parfois associées volontairement ou à l’insu du consommateur et sont elles-mêmes délétères pour l’enfant à naître.
La consommation de cannabis seul au cours de la grossesse ne semble pas augmenter le risque de malformation, ni modifier la durée de la grossesse ni le poids de naissance des enfants exposés.
Mais elle est à l’origine de syndromes de sevrage, avec tremblements importants associés à des sursauts exagérés, une réponse visuelle altérée, des troubles du sommeil, etc.
Les effets à long terme sont mal évalués et les données disponibles ne permettent pas d’écarter le risque d’apparition de certains cancers durant l’enfance.
Les effets indésirables psychiques à long terme sont peu évalués, et les troubles parfois observés semblent aussi tenir aux éléments familiaux, sociaux et aux antécédents maternels.
L’ensemble de ces données doit inciter les femmes à arrêter ou au moins à réduire leur consommation de cannabis en cas de grossesse prévue ou avérée. Mais sans utiliser d’autres substances à risque malformatif ou toxique pour l’enfant à naître, tels que l’alcool ou les psychotropes.
©Prescrire 1er juillet 2011
"Cannabis et grossesse : syndromes de sevrage à la naissance et doutes sur des effets à long terme" Rev Prescrire 2011 ; 31 (333) : 509-513. (pdf, réservé aux abonnés)