Quand un médicament est incontournable pour traiter une insomnie après échec des mesures non médicamenteuses, le recours à une benzodiazépine ou à un antihistaminique sédatif sans propriétés neuroleptiques est acceptable pour une courte durée.
Mépronizine° est une association à doses fixes de deux sédatifs, le méprobamate et l’acéprométazine. L’acéprométazine est un neuroleptique "caché". Le méprobamate a de nombreux effets indésirables parfois graves : troubles digestifs, neuropsychiques, cardiovasculaires, hématologiques, syndrome de sevrage, etc. Les surdoses de méprobamate sont parfois mortelles. Mépronizine° est donc à éviter.
Fin 2010, après réévaluation de la balance bénéfices-risques de Mépronizine°, l'Agence française des produits de santé (Afssaps) avait seulement apporté certaines modifications dans les mentions légales, et prévu une réduction de la taille du conditionnement en raison de "la gravité des intoxications volontaires à la Mépronizine".
Depuis, la prescription de Mépronizine° a été limitée dans ses indications, sa durée, et son dosage.
Et, en mai 2011, la Commission d'autorisation de mise sur le marché a enfin proposé le retrait du marché, bienvenu, de certains médicaments à base de méprobamate dont Mépronizine° et Equanil°. À suivre.
©Prescrire 1er juillet 2011
"Mépronizine° : utilisation limitée et avis de retrait" Rev Prescrire 2011 ; 31 (333) : 501. (pdf, réservé aux abonnés)