Les effets indésirables d'un traitement sont-ils acceptables en regard de l'efficacité de ce traitement, et de ce qui passera probablement en l'absence de traitement ? La réponse ne va pas de soi.
De nombreux problèmes de santé sont bénins, avec un retour à l'état de santé antérieur souvent rapide et sans séquelle (maux de gorge, diarrhée, conjonctivite, etc.). Si un traitement ponctuel permet parfois de soulager les symptômes les plus gênants, les patients qui préfèrent s'en passer ne prennent aucun risque particulier. Il faut écarter les médicaments aux effets indésirables disproportionnés.
Certaines maladies fluctuent entre amélioration, rémission ou aggravation plus ou moins rapide (cancers, maladie de Parkinson, asthme, etc.), sans guérison spontanée. Si certains traitements permettent de guérir ou de ralentir l'évolution, le plus souvent, ils ne soulagent que partiellement certains symptômes.
Choisir de ne pas prendre ces traitements ne fait pas courir de risques inconsidérés : cela évite la survenue d'effets indésirables mais oblige à endurer les symptômes. Lors de certaines maladies récidivantes, telles que l'herpès labial, préférer se passer de traitement évitant les récidives (pour ne pas subir les effets indésirables des médicaments) ne fait pas courir de risque inconsidérés, à condition que les récidives n'exposent pas à des complications graves.
Parfois, des complications peuvent survenir. Plus fréquentes ou plus graves chez certaines personnes plus fragiles. Leur gravité potentielle est à prendre en compte pour entreprendre ou non un traitement en prévention de ces complications. Parfois en l'absence de traitement préventif mieux vaut surveiller l'apparition des rares complications et, éventuellement, les traiter au plus tôt.
©Prescrire 1er août 2011
"Évolution naturelle des maladies : que se passe-t-il sans traitement ?" Rev Prescrire 2011 ; 31 (334) : 566-567. (pdf, réservé aux abonnés)
