Chez les patients âgés atteints de démence, les neuroleptiques sont utilisés pour atténuer certains troubles du comportement tels que l'agressivité ou l'agitation. Dans cette situation, les neuroleptiques sont souvent peu efficaces, et ils exposent à un surcroît de mortalité. Le risque de surmortalité a d'abord été observé avec certains neuroleptiques "atypiques", plus récents que les neuroleptiques dits "classiques". Les informations officielles des médicaments concernés ont été actualisées en 2004 et 2005.
Dans un second temps, ce risque de surmortalité a aussi été identifié avec certains neuroleptiques "classiques". Au vu de ces données, l'Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé fin 2008 l'ajout d'une mise en garde dans les informations officielles de l'ensemble de ces médicaments.
En outre, certains neuroleptiques dits "atypiques" exposent aussi à un surcroît d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), ce qui est mentionné dans leurs informations officielles. Les informations officielles des neuroleptiques "classiques" informent désormais sur le surcroît de risques d'accidents vasculaires cérébraux chez les patients âgés déments traités par un neuroleptique "atypique", et sur l'incertitude relative à ce risque avec les neuroleptiques "classiques".
L'ajout de ces informations est utile pour la prise en charge des patients âgés atteints de démence.
Au long cours, la balance bénéfices-risques des neuroleptiques est défavorable chez ces patients. Dans des situations particulièrement difficiles, après échec des mesures non-médicamenteuses, leur utilisation est parfois un recours acceptable, à condition de prescrire la dose minimale efficace et pour une durée la plus courte possible.
©Prescrire 1er septembre 2011
"Neuroleptiques "classiques" : RCP étoffés sur les risques de surmortalité et d'AVC" Rev Prescrire 2011 ; 31 (335) : 663. (pdf, réservé aux abonnés)