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Sevrage tabagique : sans varénicline (Champix°)

La varénicline est utilisée dans le sevrage tabagique. Elle expose notamment à des effets indésirables neuropsychiques, dont des dépressions et des suicides, ainsi que des accidents cardiovasculaires à long terme. En pratique, mieux vaut éviter la varénicline dans le sevrage tabagique, et s’en tenir à la nicotine quand un médicament paraît justifié.

Lors de l'arrivée sur le marché de la varénicline (Champix°), sa balance bénéfices-risques n’était pas plus favorable que celle de la nicotine.

Depuis, ses effets indésirables sont de mieux en mieux connus. Elle expose notamment à des accidents cardiovasculaires à long terme et à des effets indésirables neuropsychiques, dont des dépressions et des suicides.

Une analyse de la base de données de pharmacovigilance des États-Unis a révélé des cas d’agressivité et d’idées d’homicide imputées à la varénicline chez des patients sans antécédent psychiatrique.

Le passage à l'acte agressif ou les idées agressives sont apparus après 3 jours à 42 jours de prise de varénicline, en moyenne 15 jours. Les manifestations ont souvent été précédées de troubles du sommeil.

Des suicides ou des idées suicidaires ont été associés à ces manifestations agressives dans près d’un cas sur 3. Les manifestations agressives se sont amendées chez les patients ayant arrêté la varénicline. Chez les patients qui ont repris la varénicline, les manifestations agressives sont réapparues.

Avec le temps, les effets indésirables connus de la varénicline sont de plus en plus préoccupants. Mieux vaut s’en tenir à la nicotine dans le sevrage tabagique quand un médicament paraît justifié.

©Prescrire 1er octobre 2011

"Varénicline, agressions physiques et idées d'homicide" Rev Prescrire 2011 ; 31 (336) : 755-756. (pdf, réservé aux abonnés)