La rapidité de cicatrisation d'une plaie dépend de sa profondeur et de sa béance. Un retard de cicatrisation s'accompagne parfois de complications graves : infection profonde ; nouvelle intervention chirurgicale pour béance ou désunion des berges de la plaie ; retard à la reprise de la fonction de l'organe greffé ; etc. Certaines complications mettent en jeu le pronostic vital.
Plusieurs situations exposent à un retard de cicatrisation : carences en certains nutriments (protéines, vitamines, etc.) ; infections, certaines causes cardiovasculaires, tabagisme, consommation importante et régulière d'alcool, radiothérapie, alitement, âge avancé, obésité, diabète. La baisse de l'immunité est un facteur aggravant.
Certains médicaments sont parfois responsables de retard à la cicatrisation : anticancéreux cytotoxiques et immunodépresseurs cytotoxiques (surtout le sirolimus) ; anti-inflammatoires non stéroïdiens ; corticoïdes, même inhalés ; anticoagulants ; diphosphonates ; anesthésiques locaux ; etc.
En cas de lenteur de cicatrisation d'une plaie, voire devant une plaie chronique, mieux vaut évoquer un rôle des médicaments pris par le patient. L'arrêt d'un médicament qui retarde la cicatrisation est à envisager, mais en tenant compte aussi des conséquences de cet arrêt sur la santé du patient.
©Prescrire 1er décembre 2012
"Retards de cicatrisation causés par des médicaments" Rev Prescrire 2012 ; 32 (350) : 911-916. (pdf, réservé aux abonnés)