La loi "relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé" adoptée fin 2011, en réaction au désastre du Mediator°, précise qu'en dehors des campagnes institutionnelles, l'autorisation de publicité pour les vaccins auprès du grand public est conditionnée à l'inscription préalable du vaccin sur une liste « établie pour des motifs de santé publique ». Cette liste doit être définie par le ministre chargé de la santé, après avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP). Cette disposition est entrée en vigueur par décret le 1er mai 2012.
En mai 2012, le HCSP a proposé une liste vide. Le HSCP a rappelé ses réticences « à ce que les firmes commercialisant des vaccins soient autorisées à diffuser des publicités pour le grand public ». Il a souligné l'effet négatif des campagnes publicitaires payées par les firmes sur l'adhésion aux vaccinations de la population, constaté dans plusieurs publications scientifiques, en France et dans d’autres pays, notamment aux États-Unis d'Amérique.
Le ministère de la santé a cependant insisté et le HCSP a finalement cédé et fourni une liste de vaccins.
Il est navrant de constater que les autorités de santé ont encore une fois fait le choix de continuer à sous-traiter une de leurs missions aux firmes, sans tenir aucun compte du conflit d'intérêts dans lequel celles-ci se trouvent pour "informer" sur les vaccins qu'elles commercialisent.
La loi de 2011 avait donné une occasion d'un progrès dans l'information du grand public. L'occasion est gâchée.
©Prescrire 1er décembre 2012
"Publicité grand public pour les vaccins : reculade au profit des firmes" Rev Prescrire 2012 ; 32 (350) : 899. (pdf, réservé aux abonnés)