Un véritable "parcours du combattant" s'ouvre pour de nombreuses victimes, en quête, souvent sans espoir raisonnable d'aboutir, de documents très anciens, souvent difficilement produits par un corps médical parfois sur la défensive. La multiplication des démarches administratives voire la répétition d'examens médicaux sans justification raisonnable constituent une source de préoccupations, de dépenses et de perte de temps délétères. La demande légitime d'une reconnaissance du statut de victime, aisée à concevoir dans le cas d'une exposition au Mediator°, ne doit pas faire connaître aux victimes présumées une deuxième épreuve.
Après un an et 146 réunions du collège benfluorex de l'Oniam, le bilan des propositions d'indemnisations à l'étude, détaillé par pathologie et type d'atteintes valvulaires n'est pas connu. Il n'est pas connu des victimes présumées ni de leurs défenseurs, il n'est pas connu du grand public ni de la presse, il ne semble pas connu des experts du collège benfluorex eux-mêmes.
L'absence de méthode rigoureuse et transparente laisse craindre l'usage de critères aléatoires, variables selon les experts présents et dans le temps. De plus, cela ne permet pas aux victimes présumées et leurs défenseurs de pouvoir mener un débat contradictoire indispensable et prévu par la loi.
Les intervenants présents ou représentés à la conférence de presse ont adressé un même message à l'Oniam : ça suffit !
Cet organisme a été prévu par la loi pour indemniser les victimes du Mediator° ; son collège d'experts ne remplit manifestement pas cette mission aujourd'hui.
©Prescrire 6 décembre 2012