prescrire.org > Tous les articles en Une > Les articles en Une depuis 2002 : 2013 > Troubles compulsifs : effet indésirable de certains médicaments

Article en Une : Archives

Chaque mois, la Rédaction publie des informations en accès libre.

2013 : 1 | 30 | 60 | 90 | 120 | 150

Troubles compulsifs : effet indésirable de certains médicaments

Certains médicaments du système nerveux central induisent des troubles compulsifs. Mieux vaut en informer les patients et leur entourage, et être attentif à la survenue d'un changement de comportement.

Un trouble compulsif est un besoin irrépressible d'accomplir un acte, dont le non-accomplissement est générateur d'angoisse, voire d'agressivité : comportement de jeu pathologique, hypersexualité, compulsion vis-à-vis de la nourriture, comportement d'achat compulsif, etc.

La survenue de troubles compulsifs est parfois un effet indésirable d'un médicament : ce sont ainsi des effets indésirables connus des agonistes dopaminergiques utilisés dans la maladie de Parkinson.

Des troubles compulsifs ont aussi été observés avec des neuroleptiques "atypiques" tels que l'aripiprazole (Abilify°) surtout, la quétiapine (Xeroquel°), l'olanzapine (Zyprexa° ou autre), l'amisulpride (Solian° ou autre). Des observations ont montré qu'avec ces médicaments plutôt sédatifs, certains patients deviennent paradoxalement agressifs, insomniaques ou dépensant de fortes sommes d'argent pour satisfaire leur envie de jouer ou d'acheter, allant jusqu'à commettre un vol. Une augmentation de la libido, des masturbations, des désinhibitions, voire des actes de pédophilie ont été rapportés, avec de lourdes conséquences personnelles et sociales pour le patient et son entourage.

Ces troubles sont survenus quelques jours à quelques mois après le début de la prise du médicament ou après une augmentation de sa dose. À l'arrêt ou à la diminution de dose du médicament impliqué, une régression complète ou partielle a été observée.

Chez un patient prenant un psychotrope, la survenue d'un trouble du comportement d'aggravation récente doit faire évoquer le rôle du médicament. En informant le patient et son entourage, ces troubles peuvent être prévenus et un arrêt, une diminution, voire une substitution par un autre médicament peuvent être envisagés.

©Prescrire 1er septembre 2013

"Neuroleptiques "atypiques" : troubles compulsifs" Rev Prescrire 2013 ; 33 (359) : 673-674. (pdf, réservé aux abonnés)

Lire le texte complet
Pdf, réservé aux abonnés