En août 2013, suite à la mort d'un enfant de 15 mois, un institut étatsunien pour la sécurité des soins (ISMP) a rappelé les risques liés à l'exposition des enfants aux dispositifs transdermiques, alias patchs, à base de fentanyl (Durogesic° ou autre), un opioïde fort, comme la morphine.
L'enfant faisait une sieste installé sur la poitrine de sa maman endormie. Quand la maman s'est réveillée, l'enfant était inconscient. Le patch de fentanyl utilisé par la maman pour des douleurs liées à une sclérose en plaques n'était plus sur sa poitrine et n'a pas été retrouvé. L'enfant l'a probablement ingéré. Les dosages toxicologiques ont confirmé une intoxication aiguë au fentanyl.
Un autre enfant âgé de 2 ans est mort alors qu'il avait ingéré un patch usagé en jouant dans la chambre de sa grand-mère dans un service de long séjour.
En avril 2012, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a fait état de 26 cas d'exposition accidentelle au fentanyl, notifiés depuis 1997, la plupart chez des enfants de moins de 2 ans. 10 enfants sont morts et 12 autres ont été hospitalisés.
Les soignants ont un rôle important dans la prévention des expositions des jeunes enfants dans l'entourage des patients traités par patchs de fentanyl. L'information et les moyens à mettre en œuvre sont à adapter à chaque contexte, sans oublier d'organiser le devenir des dispositifs usagés, qui contiennent encore de grandes quantités de fentanyl.
©Prescrire 1er octobre 2013
"Patchs de fentanyl : décès d’enfants" Rev Prescrire 2013 ; 33 (360) : 745. (pdf, réservé aux abonnés)