La prise d'un médicament par une femme enceinte expose simultanément la mère et l'enfant à naître à des effets indésirables.
Chez une femme enceinte, mieux vaut choisir un médicament ayant une balance bénéfices-risques favorable à la fois pour la mère et l'enfant à naître.
Prescrire a publié en août un numéro spécial consacré au choix des médicaments pendant la grossesse. Dans son numéro de novembre, un dossier complémentaire est consacré au traitement de l'asthme pendant la grossesse.
La grossesse expose à des modifications de la gravité de l'asthme justifiant l'adaptation du traitement médicamenteux. Des aggravations surviennent surtout entre la 24e et la 36e semaine de grossesse et chez les patientes ayant déjà un asthme sévère.
Un asthme mal contrôlé durant la grossesse augmente les risques pour la mère : vomissements, hypertensions artérielles, prééclampsies, hémorragies génitales, complications et nécessité de déclenchement du travail. Il expose aussi le foetus à certains dangers : morts périnatales, retards de croissance intra-utérins, prématurités, faibles poids de naissance et hypoxies néonatales.
En pratique, la grossesse ne change rien au traitement de l'asthme à condition qu'on utilise les médicaments de référence, avec notamment en premier choix : le salbutamol comme bêta-2 stimulant inhalé de courte durée d'action ; le budésonide comme corticoïde inhalé ; le salmétérol comme bêta-2 stimulant d'action prolongée inhalé ; la prednisone comme corticoïde oral ; etc.
Certains médicaments sont à exclure : le montélukast et l'omalizumab à cause de leur efficacité trop incertaine dans l'asthme et de leurs dangers trop mal cernés pendant la grossesse.
©Prescrire 1er novembre 2013
"Patientes enceintes asthmatiques" Rev Prescrire 2013 ; 33 (361) : 838-847. (pdf, réservé aux abonnés)