Fin 2013, les médicaments à base de nimésulide (Nexen° ou autre) ont cessé d'être commercialisés en France. Comparé à d'autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), le nimésulide n'est pas plus efficace et expose à un risque d'atteintes hépatiques graves multiplié par 2.
Dès 2002, le nimésulide a été retiré du marché de certains pays d'Europe en raison de ce risque. S'en sont suivies plusieurs réévaluations par l'Agence européenne du médicament, à l'issue desquelles les autorisations de mise sur le marché (AMM) pour le nimésulide ont été maintenues, avec quelques restrictions d'utilisation, des obligations d'information aux soignants et la mise en place d'un suivi pour recenser les greffes hépatiques liées au nimésulide.
En France, fin 2011, sur proposition de la Commission de la transparence, les médicaments à base de nimésulide ont tous été radiés des listes de médicaments remboursables et agréés aux collectivités. Cette mesure a probablement contribué à diminuer les prescriptions de nimésulide et incité les firmes à en cesser la commercialisation en France.
Les tergiversations autour de l'autorisation du nimésulide en Europe ne sont pas rassurantes sur la volonté et la capacité des autorités de santé à protéger les patients. Il est inacceptable de laisser des patients si longtemps exposés à un surcroît de risques graves alors qu'il existe d'autres options moins dangereuses, tels l'ibuprofène et le naproxène.
©Prescrire 1er février 2014
"Nimésulide : enfin débarrassés en France de cet AINS dangereux" Rev Prescrire 2014 ; 34 (364) : 101. (pdf, réservé aux abonnés)