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Dérivés de l'ergot de seigle : retraits du marché tardifs mais bienvenus

Plusieurs médicaments dérivés de l'ergot de seigle ont enfin été retirés du marché.

Plusieurs médicaments dérivés de l'ergot de seigle ont été autorisés de longue date, notamment dans le traitement de fond de la migraine, certains déficits cognitifs et neurosensoriels des patients âgés, certains symptômes en rapport avec l'insuffisance veinolymphatique (jambes lourdes, etc.), l'hypotension orthostatique, le syndrome de Raynaud, la claudication intermittente, les baisses d'acuité visuelle et les troubles du champ visuel d'origine vasculaire.

Les dérivés de l'ergot de seigle exposent à des fibroses thoraciques (pulmonaires et cardiaques) graves et connues depuis longtemps. Elles surviennent surtout lors d'un traitement au long cours. De plus, les surdoses de dérivés de l'ergot de seigle, par exemple à la suite d'une interaction médicamenteuse, exposent à des vasoconstrictions pouvant aboutir à des nécroses et des hypertensions artérielles.

Compte tenu de ces risques, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a demandé début 2012 une réévaluation par l'Agence européenne du médicament pour plusieurs dérivés de l'ergot de seigle : la dihydroergocristine, la dihydroergocryptine, la dihydroergotamine, la dihydroergotoxine et la nicergoline.

L'Agence européenne a confirmé la balance bénéfices-risques défavorable de ces médicaments en raison de risques graves disproportionnés au vu d'une efficacité clinique insuffisante, et a demandé la suspension des autorisations de mise sur le marché (AMM). En pratique, en France, ces décisions ont conduit au retrait du marché des médicaments à base de dihydroergocristine (associée dans Iskédyl°), de dihydroergocryptine (associée dans Vasobral°), de dihydroergotamine par voie orale (Séglor° ou autre), de dihydroergotoxine (Hydergine°) et de nicergoline (ex-Sermion° ou autre).

Le retrait du marché de ces médicaments, qui étaient commercialisés en France depuis plusieurs dizaines d'années, est bienvenu.

©Prescrire 1er février 2014

"Dérivés de l'ergot de seigle : quelques retraits du marché français, tardifs mais bienvenus" Rev Prescrire 2014 ; 34 (364) : 100. (pdf, réservé aux abonnés)

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