En 2013, plus de la moitié des nouveaux médicaments ou des nouvelles indications analysés par Prescrire n'apportent pas de progrès pour les soins par rapport aux traitements existants : sur 90 cotations de Prescrire, 48 ont été "N'apporte rien de nouveau". Seules 18 nouveautés constituent une avancée thérapeutique, mais souvent minime. Six cotations ont été "Apporte quelque chose" ; douze cotations ont été "Éventuellement utile".
Pour 9 des nouveaux médicaments ou nouvelles indications présentés en 2013, l'évaluation clinique ne permettait pas de cerner leur balance bénéfices-risques : ils ont été cotés "Ne peut se prononcer".
En 2013, 15 nouveaux médicaments ou nouvelles indications ont été cotés "Pas d'accord". Leur évaluation clinique a montré qu'ils sont plus nocifs que bénéfiques, mais ils ont été autorisés de manière hâtive, souvent sur des critères intermédiaires, exposant les patients à des risques injustifiés.
Les prix très élevés accordés à beaucoup de médicaments sont injustifiés au regard du peu de progrès apporté, souvent non démontré ou restant à confirmer.
Quelques mesures prises par des autorités de santé françaises, telles que des retraits du marché, des restrictions d'utilisation ou des déremboursements justifiés par des risques, vont dans le bon sens pour protéger les patients.
Les progrès véritables ne viendront que si la recherche clinique est réorientée vers les besoins des patients, si la qualité de l'évaluation des nouveaux médicaments est renforcée et si la rentabilité commerciale des "non-progrès" est compromise.
©Prescrire 1er février 2014
"L'année du médicament : peu de progrès en 2013, mais quelques mesures positives des autorités" Rev Prescrire 2014 ; 34 (364) : 132-136. (pdf, accès libre)