Tous les médicaments ne se valent pas. Dans certaines situations, des médicaments sont utiles : ils apportent un avantage thérapeutique par rapport à d'autres options. D'autres médicaments sont plus nocifs qu'utiles et sont à écarter des soins, en attendant leur retrait du marché.
De 2010 à 2013, l'analyse des dossiers par Prescrire recense 68 médicaments plus dangereux qu'utiles commercialisés en France.
Il s'agit :
- de médicaments actifs, mais qui compte tenu de la situation clinique exposent à des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu'ils apportent ;
- de médicaments anciens dont l'utilisation est dépassée, car d'autres ont une balance bénéfices-risques plus favorable ;
- de médicaments récents, dont la balance bénéfices-risques s'avère moins favorable que celle de médicaments plus anciens ;
- de médicaments dont l'efficacité n'est pas prouvée au-delà d'un effet placebo, et qui exposent à des effets indésirables graves.
L'évaluation des médicaments par Prescrire s'appuie sur une recherche documentaire méthodique et reproductible, et un travail collectif d'analyse selon une procédure établie :
- hiérarchisation des données d'efficacité avec priorité aux données les plus probantes, c'est-à-dire celles issues d'essais comparatifs randomisés, en double aveugle, bien conduits ;
- comparaison au traitement de référence (médicamenteux ou non), avec détermination précise du meilleur traitement comparateur ;
- détermination des critères d'évaluation clinique les plus pertinents pour les patients, en écartant souvent les critères intermédiaires, sans preuve d'une efficacité sur la qualité de vie des patients. L'objectif de ce dossier est d'aider à choisir des soins de qualité, pour d'abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts.
©Prescrire 1er février 2014
"Choisir d'écarter" Rev Prescrire 2014 ; 34 (364) : 81. (pdf, accès ibre)
"Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2014" Rev Prescrire 2014 ; 34 (364) : 137-143. (pdf, accès libre)