Dans les anémies par carence en fer, les médicaments à base de fer intraveineux sont à réserver aux rares situations d'échec du fer par voie orale. L'efficacité des différentes formes de fer intraveineux est similaire. Les effets indésirables sont principalement des troubles cutanés, des nausées, de la fièvre, des douleurs musculaires, des réactions d'hypersensibilité parfois graves, voire mortelles. Il est établi que les réactions d'hypersensibilité sont plus fréquentes et graves avec le fer dextran (Ferrisat°) qu'avec les autres fers autorisés en France, notamment le fer saccharose (Venofer° ou autre).
La Commission d'autorisation de mise sur le marché de l'Agence européenne du médicament a proposé des restrictions d'utilisation de tous les médicaments à base de fer intraveineux, avec "surveillance supplémentaire" des réactions d'hypersensibilité, et apposition d'un triangle noir dans les notices visant à encourager les patients et les soignants à déclarer les effets indésirables de ces médicaments.
Ces mesures vont dans le bon sens mais sont insuffisantes pour ce qui concerne le fer dextran : compte tenu du risque supplémentaire d'hypersensibilité et de l'existence d'options aussi efficaces (notamment le fer saccharose), il n'est pas acceptable d'avoir laissé ce médicament autorisé sur le marché européen.
En France, les patients seront protégés contre le fer dextran : non autorisé en dehors de l'hôpital et non agréé aux collectivités en raison de son "service médical rendu" insuffisant, le fer dextran n'est plus accessible en pratique.
©Prescrire 1er mars 2014
"Fers intraveineux : statu quo, simple surveillance" Rev Prescrire 2014 ; 34 (365) : 182-183. (pdf, réservé aux abonnés)